samedi 6 avril 2013

Parution !

Paulette Choné, La Renaissance en Lorraine. À la recherche du Musée idéal (Serge Domini éditeur, mai 2013), 28 x 24 cm, 352 p. - ISBN 978-2-35475-066-4 "Il est des livres qui sans être le moins du monde sentencieux, sont tissés de sentences, de paroles faites pour durer, pour se graver dans la mémoire ; des paroles pareilles à des objets ou de bons outils polis par l'usage, adoucis par une familiarité soigneuse. Telle est la manière d'écrire de Jean Pèlerin, en latin Viator, mathématicien, diplomate, prêtre, qui nous a laissé le premier traité de perspective imprimé au nord des Alpes, le De artificiali perspectiva, publié à trois reprises à Toul..." Ainsi commence le dernier ouvrage de P. Ch. Le ton est donné. En douze chapitres et près de 250 illustrations souvent étonnantes, l'auteur étudie à nouveaux frais la manière dont la Lorraine rencontra, accueillit et adapta les modes de pensée, les objets matériels et les signes dans lesquels s'exprimèrent le bouleversement et l'élan de renouveau de la Renaissance européenne. La réflexion part des œuvres connues et moins connues, choisies pour leur beauté, les rapprochements auxquels elles invitent, les énigmes qu'elles renferment. Docile à leur pouvoir de suggestion, elle approfondit leur étude historique et leur interprétation dans un discours original et neuf, clair et agréable qui aide à débrouiller la complexité de cette époque. Rédigé dans une langue à la fois claire et raffinée, l’ouvrage nous redonne les clés qui permettent de comprendre l’histoire de la Renaissance en Lorraine et les fondements de l’évolution des arts et des idées au cours de cette période complexe. Un livre sans équivalent. SERGE DOMINI EDITEUR ARTS – HISTOIRE – PATRIMOINE - MÉMOIRE BEAUX LIVRES/CATALOGUES/LIVRES INSTITUTIONNELS Mobile : 0607943092 BP 10002 57131 ARS SUR MOSELLE sdomini@wanadoo.fr

samedi 21 janvier 2012

Tous en biais !


21 Janvier 2012
Le temps a passé. Le monde s’agite, un tourbillon autour de moi. Je demeure, l’Ombilicale enfourrurée des Lampes Laides, la Bloggeuse en plusieurs langues numaines sur cinq continents et divers dos de canapés, la Rêveuse spasmodique du plein midi et du noir minuit, l’Audacieuse exploratrice de l’escalier principal, du vestibule en chef et du vice-vestibule adjoint, Princesse des tapis et des amphis, Terreur des souris chinoises, des élus majoritaires et des hôtes des humanoïdes des cabanes, Sujet de personne mais d’inquiétude dans les cabinets, Âme resplendissante, frissonnante et ténébreuse de la rue dite du Vieux satrape polonais dans la Ville renaissante à la voirie périlleuse, autrement dit Gadin-City, auquel l’Univers entier envie ses événements, son Barbet morose et son Dos de canard, les innommés bien nommés qui ne vont qu’en tandem, comme les macarons.
Donc je demeure, et même me revoici.
Vous-êtes vous livrée à l’auto-censure ces derniers temps ? demanderez-vous.
La réponse est : oui, je n’arrête pas, et n’ai pas l’intention d’arrêter. Depuis que je m’auto-censure, je suis littéralement une autre, et je renais.
En neuf vies, on a le temps de faire toute sorte d’expériences, et l’auto-censure en est une que je recommande de temps en temps. Ce n’est pas une méthode qui fait à proprement parler maigrir, encore que j’aie noté quelque diminution de certaines rondeurs à ma périphérie, telle que si je tenais absolument à me présenter aux suffrages de la Nation, je pourrais l’envisager, faute d’autre programme (à part la suppression immédiate de la SPA, l’envoi dans la légion étrange des humains-à-thermomètre, et la nomination comme brigadiers dans l’infanterie de montagne de plusieurs metteurs en scène d’opéra et d’expositions d’art ancien).
Vous vous interrogerez encore : en quoi consiste cette auto-censure ? N’est-ce pas trop douloureux pour vous de renoncer à votre liberté de parole légendaire, à vos coups de griffes ravageurs, à votre bonne humeur communicative, à l’adulation de vos adulateurs, à vos parodies dévastatrices ? Renoncez-vous vraiment de bonne grâce à châtier la sottise, la cuistrerie et l’instrumentalisation idiote des meilleures choses de la vie ? L’existence et les médias ne vous apportent-ils pas tous les jours de nouveaux sujets d’ébaudissement ?
Je n’ai pas envie d’en parler, vous dirai-je... Il faut laisser de l’espace à tous les énormes culturels, faute de quoi ils explosent comme les gaz trop longtemps comprimés. Ma muse me commande de tolérer bénignement ces ventrus, même et surtout quand ils promènent leur charme adipeux dans les plates-bandes des siècles qui me sont chers. J’adore donc leur entichement pour les clés pendantes, les meneaux, les rinceaux, etc. Je me doute bien que leur soudaine passion pour les plans orthogonaux et les « villes-neuves renaissantes » doit moins à l’inspiration du célèbre Dinocratès qu’aux conseils pervers et peut-être même du trinkgeld de quelque marchand de béton de bureau habillé de bois durable. Je suis un peu dans la perplexité au sujet de leurs coûteux projets d’animations costumées des rues, pour lesquelles il suffirait sans doute de convoquer les supportères de quelque équipe de balle au pied batave (au moins ceux-là ne feront pas mentir les poncifs « renaissants » sur les caractères des nations, ils illustreront au plus haut degré d’alcoolémie les assertions de Monsieur Barclay sur les buveurs de bière des Pays-Bas du nord comme du sud). Mais j’admire, j’admire... Ils sont si passionnés !
« Monsieur Barclay écrivait en 1614 », me fait remarquer mon numaine.
(De quoi elle se mêle, celle-là ?)
« Mais ma chère Krazy, tu deviens légèrement vulgaire », insiste-t-elle. (« Martèle »-t-elle, selon la parlure des journalistes accrédités.)
Non, pas vulgaire : je me mets à la portée de tous. Je ne veux pas de ces discours pour érudits. « Les conservateurs, je m’en moque », comme dirait Dodcanarrh. 1614, c’est la pleine renaissance, l’âge d’or de la renaissance renaissante, l’époque grandiose, là où ça se prépare, l’humanisme et la citoyenneté, et même les lumières et tout, l’esprit nouveau qui souffle.
« N’oublie pas que le 23 mai 1618, c’est la défenestration de Prague et le début de la guerre de Trente Ans », continue cette ratiocineuse en jupons.
Je ne réponds rien à cela. Je tiens à ma renaissance longue, longue, indéfinie, qui va au moins jusqu’aux prochaines élections municipales, après quoi peut-être, nouveau mandat et célébration du néo-gothique, c’est bien le néo-gothique, c’est juste après les lumières, c’est romantique, durable et citoyen, et l’on pourra recycler les costumes renaissants des animations costumées précédentes.
« Bon, je vois que tu es encore sous l’influence de ton astre, le dénommé Alphonse, amore tuo, désormais chargé renaissant de mission, après m’avoir laissé la Buanderie dans un état déplorable... »
Pour ceux qui ne comprendraient pas, il faut se reporter aux épisodes précédents, où l’on vit Alphonse (♥), directeur atristique du centre d’art la Buanderie, graviter dans les ministères à la faveur du TGV (Train pour Grands Virtuoses), fréquenter les Biennales et les Quadriennaux, et finalement faire dans la com, comme on le voit par son dernier chef-d’œuvre, le logo des renaissants de VRVP (Ville renaissante à la Voirie Périlleuse), autrement dite Gadin-City.
Voilà le chef-d’œuvre.
N’est-ce pas un chef-d’œuvre ?
« Tu trouves ? » me demande cette sceptique professionnelle.
Où est-il allé chercher ça ? Il y en a sous sa casquette d’ex-rappeur ! Je me demande combien de ducats il a reçu pour cette énorme cogitation. On voit qu’il a longuement médité la littera textualis formata, les Tory, Garamond, Jenson et autres as de la belle lettre. Re avec le e qui a l’air de vouloir prendre son essor, comme c’est beau ! Nais comme une forte injonction, un aboiement. San qui intrigue, plein de sens, de sang mais aussi de manque, donc de désir. Ce, épidictique, puissant. Puis le tiret et le point, admirables de concision, qui s’opposent et pourtant se relient, se poignent et cependant se tirettent, quelle dialectique subtile ! Et ce pourpre un peu magenta, qui joint la splendeur du coquillage antique à l’évocation d’une palette moderne, voire à l’anticipation de l’événement néo-gothique de 2020.
« Que veux-tu que la bataille de Magenta vienne faire là-dedans ? » s’étonne ma philosophe en chambre.
C’est vrai, mon exégèse est un peu exagérée. Mais l’enthousiasme est une possession par le dieu, et devant ce logo imaginé par Al . Phon - Se, my god, je n’en peux plus, je ne me retiens plus.
« C’est si vrai que tu t’es mise au point de croix », observe cette personne malintentionnée.
Oui, je brode maintenant. J’espère présenter quelque chose au concours du bureau touristique de Gadin-City, et au grand colloque renaissant intitulé « Plus on rit, plus on est de disciplinaires internationaux ».
« Regarde-toi, quand même », me fait observer cette cruelle.
Car en brodant au point de croix le logo d’Alf, j’ai attrapé vertiges, torticolis, tortitaille ; je me suis démis l’épaule et j’ai commencé à loucher. Pas étonnant, il a été inspiré, comme tout le reste, par ceci.

dimanche 4 décembre 2011

Le prix de la Bourrique d'or décerné à l'Anonyme

Aujourd'hui, nous avons eu avec le journal une petite brochure en cadeau. L'histoire incroyable de la phalange de saint NicolasEn allant à ma buvette, je l'ai trouvée par terre, signe de l'incroyable négligence de mon humaine dès qu'il s'agit de papiers officiels. Je m'en suis aussitôt emparée. Ce n'est pas que je manque de lecture dans cette maison,où des rayonnages en sont remplis tandis qu'un seul minuscule tiroir est dévolu à ma collection de souris manufacturées. Mais voilà, je voulais me mettre dans l'humeur du moment, qui est portée sur le nicolas, nicolas de pain d'épices, nicolas de chocolat, nicolas cosi et nicolas cosa.
Donc me voici sur le canapé en tout bien tout honneur avec la brochure.
Il y en a huit pages format A5, agrafées au milieu par deux agrafes (on a suivi le cours de M1 d'ECTD ou pas) auxquelles je me suis d'ailleurs piqué les antérieurs. C'est plutôt couleur marine, ceci dit sans aucune arrière-pensée, vous pensez ; du beau papier, sur lequel les pattes grasses ne laissent aucune trace, comme si c'était fait pour être lu en dégustant une boîte (nourriture mythique ici, plus rare que le caviar). Qui est l'illustre graphiste ou communicant et conseilleur ? ce ne peut être l'agence Avance, celle qui rafle tous les marchés publics des duchés de Lorraine et de Bar, des Trois-Evêchés etc. et jusqu'à la réclame des renaissants : trop ringard pour elle, ce faux papier ancien, avec les bords des pages jaunis et cuits, si bien que l'on dirait un blog de gothiques. Cela commence par une page d'"édito" (le rial est-il mis en examen ?) signé par Monsieur le Président du Conseil Régional, qui déclare qu'avec ce livret, "les Lorrains posséderont, s'approprieront et pourront se conter une histoire unique de génération en génération..."
Avant de faire relier en plein cuir cette brochure pour qu'elle devienne l'ornement bibliophilique et le monument littéraire auquel mes arrière-neveux se réfèreront de siècle en siècle, je l'ai donc lue et annotée pour vous, mes lecteurs d'un jour.


Le 30/11/2011

En Lorraine, Saint-Nicolas est toujours un moment magique et propice à la rêverie!
La Région Lorraine, avec l'aimable participation des Villes de Metz, Nancy, Epinal et Verdun, vous offre cette histoire inédite de saint Nicolas.

L'Histoire incroyable de la phalange de saint Nicolas

Il était une fois dans un pays lointain, bien loin de la Lorraine, au-delà des montagnes et des mers, un homme prénommé Nicolas. Nicolas était né dans une famille très riche mais ses parents moururent très tôt de maladie, le laissant orphelin. À partir de ce jour, il décida qu’avec son argent il ferait le bien autour de lui. Et c’est ce qu’il fit : il donna à manger aux pauvres, soigna les malades, aida les enfants abandonnés à trouver un foyer. Durant toute sa vie, il ne cessa de secourir les plus démunis. À sa mort, beaucoup de monde vint à son enterrement pour le remercier de tout ce qu’il avait fait. Les élus locaux firent plusieurs discours très longs. On décida d’ériger sa sépulture sous un chêne, face à la mer. Si elle était érigée, comment pouvait-elle tenir sous le chêne ? À peine fut-il enterré qu’une colombe vint se poser sur sa tombe. Lorsqu’elle s’envola une source d’eau jaillit comme par magie, et bien vite, les gens se rendirent compte que cette eau avait la propriété de guérir les maladies. Pendant longtemps, des hommes et des femmes venus parfois de très loin, se rendirent sur la tombe de celui que l’on nommait dorénavant saint Nicolas, pour chercher un peu d’eau qui soulagerait tous leurs soucis. Ce mot "saint", ils n'arrivent donc pas à l'éradiquer ?
Un jour, un navire de marchands italiens accosta au port non loin d’où se trouvait la tombe de saint Nicolas. Les marins apprirent rapidement l’existence de la source d’eau miraculeuse et ne voyant que l’argent qu’ils pouvaient en gagner, décidèrent de voler les reliques du saint. Heureusement que ce n'étaient pas des arabes ! Ils commirent leur méfait pendant la nuit et au matin le navire repartit en mer en direction de leur village natal. Parmi l’équipage, cependant, il y avait un jeune garçon qui lui n’approuvait pas ce que les autres avaient fait. Et il ne cessait de leur dire :
- Ce n’est pas bien d’avoir volé les reliques de saint Nicolas, une malédiction va s’abattre sur nous !
Mais personne ne le prenait au sérieux, au contraire, les autres marins se moquaient de lui. Les recels d'abus, c'était déjà monnaie courante.
Le navire vogua plusieurs semaines sur une mer calme. Mais un soir, alors que rien ne le présageait une violente tempête éclata. La pluie s’abattit comme un rideau de fer (tiens, tiens, et c'était sans doute avant l'euro), le ciel était illuminé d’éclairs, et le vent soufflait en rafales provoquant des vagues plus hautes que le bateau. Les marins, qui avaient pourtant de l’expérience en mer, n’avaient jamais vu cela et sentaient leur mort approcher. Le jeune garçon sut tout de suite que c’était la malédiction qu’il avait tant redoutée. Ne voyant qu’une seule solution, il courut dans les cales du navire où reposaient les reliques de saint Nicolas et se saisit d’une de ses mains en disant :
- Saint Nicolas, pardonne-moi d’avoir laissé voler tes reliques et sauve moi de cette terrible tempête ! Les restes ou les reliques ?
La main de saint Nicolas se mit alors à rayonner d’une lumière dorée. Le jeune garçon sursauta mais ne lâcha pas la main, fasciné, hypnotisé par cette lumière qui s’intensifiait à chaque seconde. Puis un bruit assourdissant venant du pont du navire retentit. Le jeune garçon sursauta et remonta de la cale en tenant toujours la main du saint. Nécrophile un jour, nécrophile toujours ! Il vit alors un spectacle à la fois horrible et magnifique : l’orage avait dû s’abattre sur le navire, tuant tout l’équipage. Autour de lui, la pluie avait cessé de tomber. La mer s’était calmée, le vent était redevenu une simple brise et au loin les premiers rayons de l’aube transperçaient le ciel noir illuminant les côtes de son pays natal. Le jeune garçon savait que c’était saint Nicolas qui, par-delà la mort, venait de le sauver. La main, qu’il tenait, avait cessé de briller. Lorsqu’il rentra dans son village, et qu’il conta son aventure, les habitants prirent la décision de garder précieusement la relique du saint en l’enterrant sous un chêne face à la mer.Le chêne est là pour le développement durable. Dès qu’elle fut sous terre, une colombe vint à nouveau se poser et cette fois, lorsqu’elle s’envola, une source d’huile bio miraculeuse en jaillit. Sa réputation se propagea bientôt dans tout le pays et au-delà des frontières, amenant chaque jour pendant de longues années des centaines de personnes.L'agence Avance n'était pas passée par là... Un jour, le jeune garçon, devenu un vieil homme, se promenait. Quel raccourci génial ! il vit agenouillé devant la tombe où reposait la main, un voyageur étranger. L’homme avait dû faire un long chemin. il était en haillons et très amaigri.On était à Lampedusa ou quoi ?
- Bonjour étranger, dit le vieil homme. Tu viens chercher un peu d’huile miraculeuse ?
- Bonjour à vous, répondit le voyageur. Je viens de loin, très loin, d’un pays que l’on appelle la Lorraine dont le Conseil régional est présidé par Monsieur Masseret. J’ai entendu parler de la main magique magique ? et de ton histoire et je suis venu dans le but de la voler. Faute avouée, etc. Je suis arrivé hier et j’ai observé tous les gens qui venaient chercher de l’huile et remerciaient saint Nicolas et je n’ai pu me résoudre à dérober la main. Si mes intentions étaient mauvaises lorsque je suis venu ici, mes raisons étaient bonnes.C'était Monsieur Strauss-Kahn, cet étranger amaigri, ou Monsieur Holland ? Laisse-moi te conter ma douloureuse histoire : il y a dans mon pays, un démon que l’on appelle le père Fouettard. Un démon ? diable ! Cet homme vient dans les maisons chercher les petits enfants qui n’ont pas été sages et ne les rend jamais à leurs parents. C'est donc le pédophile ? J’avais trois enfants qui étaient, il est vrai, des petits garnements et malgré mes avertissements contre le père Fouettard, ne faisaient que des bêtises. Ce qui prouve que l'éducation ne sert à rien. Et un soir, le démon est venu me les prendre. J’ai cherché à les retrouver dans tout mon pays mais en vain, ils avaient disparu. Et puis un jour, un chevalier est passé dans notre village et nous a raconté l’histoire de cette main magique. Les pattes m'en tombent... J’ai donc décidé d’entreprendre ce voyage pour la voler pour que saint Nicolas m’aide à faire revenir mes enfants. On sait que la plupart des pèlerins et des historiens des pèlerinages sont des voleurs. Mais aujourd’hui, voyant tout le bien qu’elle procurait aux gens, je n’ai pu m’y résoudre et j’ai décidé de rentrer chez moi…
En entendant cette histoire, le vieil homme fut attristé. Il s’approcha de l’étranger, lui serra l’épaule (pourquoi l'épaule ?) et lui dit :
- Tu es très courageux d’avoir fait tout ce chemin et je vois que ta quête est pure. Ah ben si elle est pure... Mais je ne peux pas te laisser partir avec la main. Elle est très importante pour nous ici. Cependant, si je ne peux pas te donner la main, je peux te donner une phalange (c'est une métonymie, pas un oxymore) et tu pourras ainsi sauver tes enfants.
Sur ces paroles, le vieil homme déterra la main, et remit une phalange au voyageur. Bien dit ! Ce dernier le remercia mille fois et reprit son chemin vers la Lorraine. Les jours et les nuits passèrent, et bientôt le voyageur vit au loin les montagnes (les Vosges, n'oublions pas les Vosges !), signe qu’il s’approchait de la frontière de son pays. La route avait été longue pendant la journée et il décida d’installer son campement pour la nuit. Il avait donc du matériel de camping ? Il dormait depuis quelques heures lorsqu’un bruit sourd le réveilla. Il ouvrit les yeux et vit devant lui un énorme dragon aux yeux rouges. Pour les non-initiés, c'est le GR de Metz ! Paralysé de peur, il n’eut pas le courage de s’échapper. Alors que le dragon s’approchait, il aperçut à côté de lui un objet briller : c’était la phalange qui s’était mise à scintiller. il s’en empara aussitôt et la brandissant devant le dragon, il s’écria :
- Nicolas, protège-moi de ce dragon pour sauver mes enfants du démon !
La phalange s’illumina de plus belle produisant une lumière aveuglante de diode électroluminescente. Le voyageur ferma les yeux et entendit le dragon rugir puis, d’un coup, le silence se fit autour de lui. Il ouvrit les yeux et vit que la phalange ne brillait plus. Il se rendit compte que son campement avait disparu et des montagnes, des maisons s’élevaient autour de lui. Il reconnut immédiatement son village (Lépanges-sur-Vologne ?) qu’une fine couche de neige avait commencé à recouvrir. Il entendit l’église sonner minuit. C’était le 6 décembre. Reprenant ses esprits, il vit la phalange s’illuminer à nouveau, puis s’élever toute seule et se diriger vers la maison du boucher. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? un boucher licite, j'espère... La porte s’ouvrit et la phalange entra. C'est glauque, là... Le voyageur la suivit un peu surpris. La phalange se dirigea vers un tonneau en bois qui était posé au fond de la boucherie. Elle s’arrêta, se redressa et s’enveloppa d’une brume grande et épaisse. Un djinn ! La brume commença à dessiner une silhouette qui devint de plus en plus nette. Puis la brume se dissipa et devant le voyageur se tenait un homme à la longue barbe blanche, vêtu d’un manteau violet et tenant à la main une crosse dorée. a cet instant apparut de nulle part le père Fouettard qui s’écria :
- Que fais-tu saint Nicolas ? Ces trois petits enfants sont à moi ! Ils ne pensent qu’à faire des bêtises et à être impolis !
- Détrompe-toi, père Fouettard, lui répondit saint Nicolas. Ils étaient comme ça avant mais ils ont eu le temps de repenser à leurs méfaits pendant toutes ses années et aujourd’hui ils se sont assagis. L'insécurité est en baisse.
Saint Nicolas leva alors sa crosse dorée vers le père Fouettard et frappa le sol trois fois. Des volutes de fumée dorée commencèrent à s’entrelacer autour de l’homme en noir pour bientôt l’emprisonner. Celui-ci essaya de se débattre mais en vain. Les volutes s’intensifièrent et recouvrirent entièrement le père Fouettard qui disparut aussi vite qu’il était venu. Encore un coup d'Aladin ! Saint Nicolas contempla alors de son regard bienveillant les trois enfants et leur dit :
- Allez mes chers petits retrouver votre papa. Ils n'ont pas de moman ? Vous lui avez manqué et il n’a pas cessé de penser à vous depuis toutes ces années. Soyez sages comme des images et sachez que saint Nicolas vous protégera. Saint Nicolas regarda le voyageur, lui sourit et disparut à son tour, ne laissant derrière lui que sa phalange.

Depuis ce jour, la phalange magique (et puis quoi encore ? )de saint Nicolas est gardée en Lorraine. Et tous les 6 décembre un hommage est rendu à celui qui protège les enfants sages du démon père Fouettard. C'est fou ce qu'on rend comme hommages dans ce pays !

Respirons un peu, rêvons vraiment...

Fra Angelico, La Mort de saint Nicolas de Bari, Pérouse, Galerie nationale de l'Ombrie

samedi 26 novembre 2011

Vous n'y croyiez plus ? la valorisation de la recherche est arrivée !


LA VALORISATION DE LA RECHERCHE EN SAC (SCIENCES ABÉLIENNES ET CAÏNIQUES) : EXEMPLES DE PROGRAMMES DÉVELOPPÉS PAR LES CHERCHEURS
DE L’UNIVERSITÉ DE GABRIEL-CITY

Mardi 13 décembre 2011 - 9h00-12h30
Amphithéâtre de la CCH (Cabane des Cognitions Humanoïdes) de Gabriel-City

La CCH de Gabriel-City, dans le cadre de sa politique de valorisation et de transfert, souhaite…

…participer, en synergie avec les acteurs de la valorisation de la recherche à GB (Cellule de valorisation, Katpak, les équipes de recherche), à l’identification de la demande sociale en recherche et expertise SAC pour pouvoir y répondre.

…mobiliser les équipes de recherche et les chercheurs en SAC aux enjeux (perspectives et limites) de la réponse à cette demande sociale, dans le respect de l’éthique scientifique et des autres formes de valorisation de nos travaux (ex : la publication)

…favoriser et accompagner l’activité scientifique contractuelle des équipes de recherches. Utiliser la surface interdisciplinaire de la CCH pour répondre à des appels d’offres nécessitant une diversité de compétences et d’expertises.

Accompagner, organiser et/ou piloter la réponse à des appels d’offre nécessitant des compétences pluri ou inter- disciplinaires (ex : Plateforme « SAC- APUS»).

Programme de la rencontre

> 9h : Accueil par Anatoli Kroupritski Directeur de la CCH
> 9h15 : Introduction par Anatole de Beaudrap, directeur Scientifique du Pôle SAC de Katpak
"Des idées reçues de la valorisation en SAC aux réussites de 2011"

> 9h30 : Témoignages sur les réussites 2011. Animateur : Anatoli Kroupritski
Anatoly Rondinet (Politbüro) présentera l’étude en cours pour le RRRR (Réseau des Raisonneurs Réputés Rentables) sur la faisabilité de la mise en place d’une plateforme « SAC » comprenant un dispositif d’observation, d’étude et de recherche sur l’évolution des comportements des citoyens et des modèles économiques dans le cadre de la transition socio-écologique.
Anatol Komplet (HIPS) présentera le travail mené dans le cadre du projet européen PICRATES : Apprentissage des langues étrangères pour les PME vinicoles. L’objectif de ce projet est de mettre en place un programme élémentaire d’apprentissage des langues ainsi que des stratégies de motivation afin de sensibiliser les viticulteurs aux langues étrangères à travers le thème du « vin ».
Natoile Banon (PEB) présentera l’étude menée pour la DDDAI (Direction Départementale des la Djeunesse, des Déportements et de l’Amabilité envers le Invalides) : état et analyse de l’accessibilité des équipements sportifs du comté de Gabyland, en lien avec l’effectivité dans le comté de Gabyland de la loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».
> 10h30 : Témoignages sur les contrats à venir. Animateur : Anatoly Rondinet (Politbüro)
Anatoly Rondinet (Politbüro) présentera le projet de recherche "Villes en transition" piloté pour Gabriel-City par la CCH de Dijon et retenu par le Ministère de l'environnement dans le cadre de l'appel à projet BOUGEONS. Il réunit des chercheurs de quatre laboratoires de Gabriel-City autour de l'étude des enjeux de la consommation éco-responsable pour les habitants du quartier de la Fuite Soudaine à Gabriel-Town. Ce projet, labélisé par le Ministère de l'environnement, est financé par le RRR et le Haut-Conseil du comté de Gabyland..
Anatoliy V. Walatoliy (PEB) présentera la mise en œuvre de ses compétences en communication sensorielle dans le cadre du futur projet « Gamelle mutualisée », présenté pour le Fonds Félin de l’Alimentation et de la Solidarité, dans la continuité des projets CROK et CRAK (Label VIVEZ-COMME-DES-GORETS), ainsi que des projets en cours sur la valorisation sensorielle dans les stratégies de communication.
Anatolu Küprülü (Hihi) présentera l’étude à mener pour la société Coinventure en partenariat avec Anatolij V. Walatolij (PEB), sur la conception de module d’apprentissage à distance (e-learning) dans un environnement mobile ; on parle alors de « m-learning ». L’étude comportera une approche critique du rôle de la socialisation électronique dans l’appropriation des dispositifs e-learning.

> 11h30 : Conclusion
Anatoliy V. Walatoliy ,Chargé de Mission « Valorisation » pour la CCH

CONTACTS


Pour en savoir plus sur la valorisation en SHS

Anatole de Beaudrap, directeur Scientifique du Pôle SAC de Katpak
anatole.beaudrap@katpak.com
Natoille Baudet, chargé de développement - Katpak
natoille.baudet@katpak.com
Fifille Capricante, Chargée de Valorisation Avolo
fifille.capricante@avolo.com
Anatoliy V. Walatoliy , Chargé de Mission « Valorisation » pour la CCH


Pour en savoir plus sur la Cabane des Cognitions Humanoïdes de Gabriel-City

Adam Bispath , Secrétaire scientifique –CCH
Adam.bispath@u-gabriel-city.fr

Ill.: J. Bosch, Le Jugement dernier, détail, Vienne, KHM
N.B.: toute ressemblance avec un document existant est avérée et consternante.
Re N. B. : Halphonso, amore mio, me fait remarquer que ce texte est incompréhensible sans sa source littéraire, que l'on peut trouver ici.

mardi 22 novembre 2011

Autant emporte le vent


"Au reste d'un honneur impatient d'affront & de supercherie : ne fut que l'estat de ses affaires, le forçat à la tollerance, & à la dissimulation. Car autrement il partoit aysément de la main, & en faisoit à l'instant quelque demonstration. Tesmoin ce qu'on raconte de luy (combien que quelqu'uns, l'attribuent à un autre) qu'ayant reçeu un rebut de Court, & du plus haut lieu d'icelle, il fit charger à ceux de sa livree un van en broderie avec ceste devise (autant emporte le vent) C'estoient les boutees des grands de ce temps-là. "

Nicolas Remy, Discours des choses advenues en Lorraine, depuis le decez du duc Nicolas, jusques à celuy du duc René..., Nancy, P. Houillon, 1628, p. 170-171



C'est le sens de l'honneur, ou le caractère, qui fait détester le mensonge et la fausseté. Toutefois il n'est pas de politique efficace sans dissimulation, avoue cet éloge du prince. Le duc de Lorraine René II (1451-1508) subit plus d'une rebuffade (ou "rebut de Court", expression plaisante à retenir) de la part de Louis XII ("au plus haut"). Il y riposte par une impresa ou devise aussitôt inventée par lui.

van : instrument pour trier le grain et le séparer de la balle, qui s'envole au vent ; étymologie incertaine.

vanus. Monsieur Gaffiot dit : vide, où il n'y a rien (comme dans les "événements" organisés au plus haut), creux, mensonger, fourbe, sans conscience, sans foi (comme les chefs lesdits "événements"), sans succès, qui n'aboutit à rien (ne soyons pas superstitieux), qui n'est pas en possession de la vérité (hihi), vaniteux (non, "passionnés, convaincus")

vanissimus : "Allez, encore un petit coup sur la tête..."







Jean-François Millet, Le Vanneur, v. 1847, h/t, Musée d'Orsay

Mademoiselle K (pas "Madame", de grâce)


Trouvez-vous que j'ai un air à cocher une case ?

mercredi 21 septembre 2011

Une idée pour les Renaissants



Les Renaissants jamais à court d'idées ont annoncé que l'une des grandes idées de l'Evénement était d'imaginer, de faire imaginer ce que serait le monde dans 50 ans.

- Pourquoi 50 ? ai-je demandé à Alphonsus Lepidus, amicus meus.

- Parce que l'a dit la damequiatutoyélesétoiles.

- Et les étoiles, elles lui ont répondu ?

- Les étoiles lui ont dit : "Vous ferez l'Evénement avec Roro, Gaga, Lolo et Barbet-Morose, ou vous ne serez point." Comme ce sont des étoiles, qui comptent en milliards de myriades, elles ont spécifié : "Que l'homuncule humain et nancéien se projette dans l'avenir : un demi-siècle. Allez, et que l'on ne vous revoie plus."

- C'est peu, un demi-siècle.

- Tais-toi, tu n'y connais rien. Tu n'as pas la PASSION, m'a rétorqué ce mufle.

- Pourtant, j'ai une idée. Il y a cinquante ans, personnage n'aurait imaginé ceci : "Un détenu s'est suicidé au moyen du pyjama de son kit anti-suicide." Ou dans la nécrologie de Lucien de Jerphagnon : "Il a été le professeur de Michel Onfray." Honte à une époque qui ne VOUSSOIE (ou VOUVOIE) pas les étoiles.