dimanche 25 janvier 2009

Certains de mes lecteurs, et pas des moindres, ont remarqué (parmi eux, il se trouve d'assez bons amis pour le déplorer) que mes notes (ou posts) depuis quelques mois se sont raréfiées, raccourcies et souvent limitées à de vagues conseils de surfage et cliquage. Dois-je m'en expliquer ? Faut-il toujours se justifier de tout et mendier à tout propos des indulgences ? Devrais-je à présent rendre compte devant la ville et le monde de mes siestes, de ma pratique assidue de la vita contemplativa, de mes retraites studieuses entre deux colonnades de dossiers au dos desquels se lisent les étiquettes : "urgent", " à faire", "répondre", "factures", "important !!!", "en cours", dossiers toutefois fourrés de poussière bien épaisse ? Devrais-je, au lieu d'épousseter ledit "pussier" moelleux (ainsi disait-on au Grand Siècle, d'après ce que je sais), d'une queue nonchalante épousseter les réformes en cours de l'enseignement et de l'Université et de la recherche, et des concours et de l'évaluation, des recrutements et des retraites, qui siècle après siècle, ministre après ministre, étouffent sous leur molleton grisâtre la vie de l'esprit, l'étincelle du savoir, menacent la gaieté de la science, anéantissent la liberté et les grâces de la connaissance ? Ô réformes, décrets, mesures imbéciles ou iniques, s'il suffisait de vous dissiper par un sec petit mouvement de droite à gauche et de gauche à droite, comme je fais sur l'étagère des dossiers importants ! C'est un rêve que je fais là, assurément.

Mais d'ailleurs, suis-je tenue de donner mon avis sur toutes les vagues qui agitent la platitude de l'opinion, sur la saumure dont l'appareil médiatique relève le quotidien insipide des humains ? Et moi, qui s'occupe de me défendre ? Qui pétitionne à toutes griffes en ma faveur ? Qui expédie des mailings indépendants de toute obédience afin que l'on mette en permanence à ma disposition mes quatre souris de toile cirée made in Germany, afin que si l'une se coince sous un meuble d'époque indéterminée (les moins ergonomiques), je puisse incontinent me mettre à la poursuite des trois autres ? Non, ne croyez pas que j'aie mes mice comme ça sous la patte ! Il y a des commissions et des sous-commissions qui se réunissent tous les jours autour de tables avec jetons de présence pour se concerter sur l'opportunité d'extraire à la rigueur une souris de certaine potiche en Saint-Clément où elle croupit parmi un vivier d'admissibles. Encore ne l'en sort-on pas sans la morigéner copieusement : qu'elle n'ignore rien, surtout, du fonctionnement du système ! Qu'elle n'aille pas se flanquer sous un tapis dit d'Orient ! Qu'elle ne tente pas de s'élever au-dessus de sa condition ! Qu'elle ne se fasse pas trop de bile avant que moi, prédatrice en chef à l'estomac fragile, je me saisisse d'elle dune patte impériale et royale !

Hélas, mon humaine m'interrompt (mes références à K ù K lui déplairaient-elles ?):

- Et où veux-tu en venir, avec cette parabole ridicule ? N'est-ce pas là un symptôme de régression ? L'heure est grave. On t'attend, je crois, sur des sujets un peu plus sérieux.

- Si je donne un avis avisé sur la gravité de la gravitation universitaire (tout tombe vers le bas), aurai-je de l'avancement sur la bergère bleue ? Pourrai-je gratter avec une classe exceptionnelle le rouge tapis de la Perse ? Oserai-je espérer accéder aux revalorisantes petites boîtes dorées que tu serres sous sept clés comme s'il s'agissait des 500 millions de la Bégum ?


- OUI !!!

mardi 20 janvier 2009

At last !


Enfin ! First Cat à la Maison Blanche !