lundi 25 janvier 2010

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dimanche 24 janvier 2010


Le 24 janvier
Mais non, je n’ai pas disparu ! non, je n’ai pas suivi Alphonse, mon ami adoré, dans sa course inlassable autour du monde de la politique culturelle (ô modernes oxymores !), ni ne me suis mise en réserve de la république des lettres. Non, je n’ai pas été victime du virus fameux, m’étant lavé les pattes de devant en suivant scrupuleusement la notice, mère de la précaution (au risque cependant de négliger un peu les pattes dites postérieures). Non, je n’ai pas été engloutie par une « tête de gondole » (je ne sais pas bien ce que c’est) en allant faire les soldes d’hiver à Venise. Non, je ne suis pas morte de rire au vu de la crèche confectionnée cette année par mon humaine, si minable que je lui ai dit qu’elle figurait peut-être la bande de Gaza. Je ne me suis pas jetée de désespoir dans la cheminée où flambaient les vestiges du conifère qu’il me fallait adorer depuis le 24 décembre. Si vous lisez mon journal depuis le début, comme je l’espère, vous savez combien j’abhorre les huîtres et le bolduc : les premières causent des révolutions de mon économie intérieures que j’ai beaucoup de peine à dissimuler aux yeux de la ménagère ; le second m’est si odieux qu’il me donne des convulsions saluées généralement par des exclamations enthousiastes du genre : « Ah ! elle fait la petite crêpe ! » Grâce au ciel et au calendrier, les hideuses manifestations hivernales sont révolues, de même que le blanc et la galette, horreur graisseuse même pas républicaine, même si mon humaine, cumularde du blanc et des soldes, m’a procuré quelques nouveaux accessoires en duvet d’oie aussi européenne que moi. (Jamais je n’accéderai à l’eider, rolls de la plume, pour cause d’indice nouveau soi-disant majoré, mais en réalité toujours en-deçà de la décence méritée par une chatte méritante.) D’ailleurs c’est maintenant la Saint-Valentin qui profile à l’horizon médiatique et commercial la pointe de son cœur rouge ou rose, ou vert, si j’ai bien compris. Donc, ne me parlez plus de ces poncifs d’hiver.
Ou plutôt si, parlons-en. Car la « petite crêpe » susdite, qui définit dans notre maison les violents mouvements spasmodiques qui me font sauter en l’air pour retomber soit à droite, soit à gauche (un vrai modem que je suis alors) à la joie générale, va bientôt précéder les cœurs de la Saint-Valentin (là, les perce-neige percent la neige), qui elle-même précède régulièrement la première âgée (d’information), les âgées de mobilisation, les blocages, les motions, le toussansant et les rondages (là, les crocus sont déjà défleuris), après quoi viennent les sujets d’examen version light, temps pendant lequel on ne perd pas de vue la prime d’excellence et autres récompenses (les tulipes les plus tardives sont alors hors course).
- Que signifient ces remarques horticoles ? tu ne mets jamais une patte dehors…
- Si, je la mets. Et je connais les catalogues multicolores qui t’annoncent que tu es milliardaire. Et tu ne réponds jamais, de sorte que NOUS ne sommes pas milliardaires.
- Et pourquoi partagerais-je avec toi ? Nous ne sommes pas pacsées, que je sache.
Voilà le type de dialogues que nous avons en ce moment. Il y a des gens qui manquent de lumière solaire pour leur bonne humeur. Je prétends qu’en hiver, il faut profiter du moindre petit rayon. Mais non, ici, au lieu de se vautrer attentivement dans le délicieux rayon quand rayon il y a, on s’agite dans la poussière des bibliothèques comme si le sort du monde en dépendait. Pourquoi d’ailleurs, puisque TOUT, et même davantage, est sur internet, comme je l’ai maintes fois vérifié ?
Mais ce n’est pas cela qui m’occupait. Je parlais du calendrier, et de cet événement incontournable qu’est mon anniversaire. Car pour venir au monde, j’ai manqué de peu la « festa candelarum », la Chandeleur, cette fête méconnue que l’on ne célèbre plus qu’avec des crêpes qui, qu’elles soient petites ou grandes, n’en sont pas moins médiocres, de mon point de vue ! En effet, j’ai vu le jour un 1er février, et sans l’amour de ma mère, j’aurais trouvé qu’il faisait bien froid dans le tas de bois de la rue dite Vau ou Vaux Mignard (termes si inintelligibles aux édiles qu’ils ont transformé cet antique vocable en « Voie Mignard », dans mon village natal). Mais vous pensez bien que je n’ai pas tardé à grandir en malice et résistance (hélas aussi en précocité, mon tour de taille irrémédiablement déformé l’atteste…)
Voilà, assez de confidences pour aujourd’hui. Sachez à toutes fins utiles que je suis fan des produits de Monsieur Mulot (un peu moins de ceux de Monsieur Petitjean).