samedi 22 décembre 2007

Les pattes m’en tombent !

Je ne suis pas fourrée et bourrée de préjugés, mais quand même ! Je hais le samedi. C’est à cause de l’aspirateur, sans parler de très nombreuses substances fortement toxiques et allergisantes que mon humaine, généralement déguisée tantôt en Juliette Gréco, tantôt en personnage d’un tableau des frères Le Nain, dépose sur les meubles et les parquets au son d’une émission appelée réplique d’un certain Fimkécroûte (d’après ce que j’en ai entendu, celui-là ne connaît pas bien ses sujets). Elle ne l’écoute d’ailleurs même pas, à cause du moteur. Mais de temps à autre, elle ronchonne et peste et j’ai PEUR, peur qu’elle ne casse quelque chose, ou ne secoue sur moi son chiffon à poussière …
Ensuite, elle a reçu des GENS ! Une dame qui de temps à autre rencontre une ancienne proviseur de lycée (pas une proviseureu) fort âgée et ne sait pas « de quoi lui parler, alors elle lui parle de chats » ! Je rêve ! Est-ce que dans nos catnip-parties, quand nous ne savons pas de quoi parler (ça arrive) nous parlons des humains et compagnie ? Et si cela était, le dirions-nous devant un humain, à son nez ? M. Fimkécroûte, lui, ne sait pas toujours de quoi parler, mais jamais il ne parlerait de NOUS ; il se contente de se lamenter sur la mauvaise littérature et les mauvais profs, il me fatigue, au reste, mais moins que l’aspirateur.
Ensuite, cette dame tout en mangeant des macarons fourrés a raconté que dans les « salles des profs » on ne parle depuis une semaine que d’une certaine car-ci ou car-là (je n’ai pas très bien compris de quoi ou de qui il s’agissait, mais ça doit avoir un rapport avec les muridés à longues oreilles de Marne-la-Vallée, il faudra que je demande à Alphonse, mon bon ami). Même ceux qu’elle a appelé mystérieusement les « gens de sud » en parlent (mais qui ne sont pas des gens du midi, là encore mon intelligence a vacillé), a-t-elle dit, alors qu’en temps ordinaire les événements politiques internationaux de première grandeur ne suscitent pas la moindre réflexion à voix haute dans cette « salle des profs ». Elles se sont bien lamentées.
A propos d’événements politiques, mon humaine s’est tout à coup fort échauffée au sujet de M. Poutine, qui fut une sorte de satrape des Russes. Il a mis au point une conception du gouvernement (ou de la gouvernance) si exemplaire qu’elle est en train de servir de modèle jusque dans les départements universitaires les plus microscopiques de la province française.
Mais stop pour ce soir, elle me met un DVD pendant que de son côté elle va au cinématographe de M. Lumière, elle a parlé d’un très beau film sur la visite d’une fanfare, je ne sais trop de quoi il s’agit (je devrai attendre qu’il sorte en DVD). Dans les DVD, j’aime surtout les boni, ce sont en général des gens qui savent de quoi parler, on les interroge et je peux regarder l’écran un coup à droite, un coup à gauche, c’est ce que je préfère.
Stop, ai-je dit. Avec Alphonse, mon très cher ami, nous avons du muridé sous la plinthe : pendant les ainsi nommées « fêtes », nous voulons travailler à notre grande, merveilleuse et non-vue réforme de l’Université. Par conséquent, au lit !

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